« Ils ont tout perdu » : Des courtiers et agents immobiliers s’unissent pour amasser des fonds afin de venir en aide aux sinistrés de l’ouragan Dorian

Leanne Johnny sait ce que c’est lorsqu’il pleut si fort qu’on ne peut rien voir par la fenêtre, ou lorsque les vents sont si puissants qu’ils arrachent les toits de maisons comme s’ils étaient des dessus de muffin.

La courtière et agente immobilière d’Hamilton, en Ontario, était à sa résidence aux Bahamas lors du passage de l’ouragan Floyd – un ouragan de catégorie 5 qui a causé 6,5 milliards de dollars en dommages en 1999. Il n’est donc pas étonnant que les nouvelles sur la trajectoire de destruction de l’ouragan Dorian l’aient beaucoup frappée.

« L’ouragan Floyd était censé être la pire tempête de l’histoire, mais ce n’était rien par rapport à l’ouragan Dorian. Des vents d’une telle puissance vont au-delà de l’entendement si on n’a jamais vécu une telle situation », déclare-t-elle. « C’est comme dans un film. Les gens doivent se blottir dans leur maison. S’ajoutent à cela des tornades et des ondes de tempête qui sont d’une telle envergure qu’on en vient au point où on ne sait pas où l’océan commence et où il se termine, et ce, sans même tenir compte des mois, voire parfois des années pour tout nettoyer. »

Vingt ans plus tard, Mme Johnny a dû revivre cette expérience traumatique à travers sa sœur, lors du passage de l’ouragan Dorian de catégorie 5. La famille de sa sœur habite une maison dans un quartier à Great Guana Cay. Situé à 20 minutes en bateau de Marsh Harbour, ce petit village dans les Bahamas, dont la moitié des maisons ont été endommagées, a subi des dommages catastrophiques. C’était une scène si horrible qu’ABC News la qualifiait de « véritable enfer » et un résident local a déclaré au Washington Post une semaine après le passage de l’ouragan « que la puanteur des cadavres était indescriptible ».

« (Les membres de la famille de ma sœur) ont tout perdu, et pourtant ils se considèrent encore chanceux », déclare Mme Johnny, ajoutant qu’ils étaient chanceux d’avoir souscrit à une assurance-ouragan. Selon AIR Worldwide, une société américaine de modélisation du risque, moins du tiers des propriétaires de maison sur l’île Great Abaco, aux Bahamas, sont assurés.

« Au début de l’ouragan, il y avait seulement quatre personnes dans la maison. À la fin, 22 personnes s’y étaient entassées au rez-de-chaussée — elles avaient déjà était contraintes à quitter leur maison et n’avaient nulle part où aller. »

Mme Johnny a dit que le meilleur ami de son neveu, âgé de 17 ans, avait survécu en s’agrippant avec sa mère à un arbre pendant cinq heures et demie, de peur d’être emporté par les eaux déchaînées.

Encore une fois, Mme Johnny réitère qu’ils pouvaient encore se compter parmi les chanceux.

Près de deux mois après le passage de Dorian, la petite île est en ruines, des milliers de gens n’ont plus de toit et les travaux de reconstruction ne viennent que de commencer. Selon les gens du coin, il faudra des années.

C’est pour cette raison que Mme Johnny s’est dite encouragée de voir la communauté immobilière canadienne faire front commun et donner à la Croix-Rouge canadienne en faisant un don dans le cadre de Realtors Care® au Fonds de secours : ouragan Dorian. En quelques semaines, on a pu amasser plus de 22 500 $ destinés aux efforts de reconstruction et au soutien des gens dans les régions touchées.

« C’est extraordinaire et je suis fière que notre communauté intervienne et fasse quelque chose pour ce coin du monde qui se trouve si loin de nous », soutient Mme Johnny. « Les Bahamiens sont des gens exceptionnels, et je sais que toute aide qu’apportent les courtiers et agents immobiliers canadiens sera grandement appréciée. »

Cet appel a duré cinq semaines et a rejoint des courtiers et agents immobiliers d’un océan à l’autre.

Mme Johnny s’est donné pour mission de diriger ses propres efforts de reconstruction, tels que mobiliser des hélicoptères pour procéder à l’évacuation des gens de cette île inhabitable.

« J’ai entendu des gens demander », “Pourquoi ne quittent-ils pas l’île?, mais ce n’est pas si simple », explique-t-elle, mentionnant que la piste d’atterrissage de l’aéroport de Marsh Harbour était submergée dans l’eau. « Eh bien, comment doivent-ils s’y prendre pour quitter l’île? Comment va-t-on déplacer 70 000 personnes pour les mettre à l’abri? Impossible de partir par avion ou par bateau. Ils avaient été laissés pour compte à cet endroit. »

Grâce aux contacts qu’elle entretient depuis l’époque où elle habitait les Bahamas dans les années 90, Mme Johnny a été en mesure de retenir les services d’un pilote d’hélicoptère pour procéder à l’évacuation des gens qui avaient des besoins extrêmes.

Comme son amie qui avait neuf côtes fracturées et un poumon perforé et qui devait subir une chirurgie pour réparer ses blessures. Ou la femme enceinte qui a été retrouvée après une courte conversation téléphonique par satellite entrecoupée.

« C’était très frustrant parce que la moitié du temps, on organisait une opération de sauvetage pour une personne dont on avait localisée, pour ensuite porter secours à une autre personne parce qu’on n’a jamais eu d’autres nouvelles de la personne localisée à l’origine. »

Et, même s’il n’y a plus de besoin immédiat d’aide, les efforts de reconstruction semblent toujours interminables.

Si vous cherchez un moyen de continuer à aider, Mme Johnny soutient que son réseau est vaste et peut aider à aiguiller les personnes vers les bons organismes. Mme Johnny a donné son adresse courriel personnelle pour ceux et celles qui désirent en savoir davantage : leannejohnny@rmxemail.com

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